Lorsque l’on demande aux gens de citer des investisseurs célèbres, les noms qui viennent en tête de la majorité sont des hommes, comme Warren Buffet ou Daniel Kahneman. Notre liste des grands investisseurs ne fait pas exception. Mais s’imaginer que le monde de la finance est uniquement masculin est une erreur. De nombreuses femmes dans la finance ont eu une influence sur l’histoire de la monnaie, comme les Mmes Watanabe au Japon. Ces dernières, nommées avec un nom de famille très répandu dans l’archipel sont apparues au début des années 2000 en réaction aux taux d’intérêts très bas. En investissant, d’abord dans l’échange de devises, puis sur les marchés globaux, ces femmes ont contribué à stabiliser les fluctuations du yen ! Plus récemment, un mouvement similaire baptisé Mmes Gupta a émergé en Inde. Mais en parallèle de ces mouvements, des personnalités marquantes ont aussi émergé, nous vous présentons 5 femmes inspirantes du monde de la finance.
Geraldine Weiss a sans aucun doute ouvert les portes de la finance à de nombreuses femmes dans les années 60. À l’époque, elle ne parvenait pas à trouver un emploi en tant qu’investisseuse pour la simple raison qu’elle était une femme. Pour parer à cette difficulté, elle décida de créer en 1966 une newsletter : Investment Quality Trends. Celle-ci était simplement signée de l’initiale G, afin de garder l’ambiguïté sur son auteur. La stratégie principale que mettait en avant Geraldine Weiss consistait à investir dans des actions qui offrant un haut niveau de dividendes. Son idée étant que des dividendes élevés étaient un bon indicateur d’une bonne santé de l’action. Sa méthode s’avéra à l’époque plus performante que celles proposées par les autres newsletter. Geraldine Weiss continua à publier de manière anonyme pendant plus de 10 ans avant de révéler son identité en 1977. Elle prit sa retraite en 2002 après avoir passé 36 ans à effectuer des analyses pour Investment Quality Trends. Au fil des années, elle acquit des surnoms tels que : « la Grande Dame des dividendes » ou « la détective des dividendes ».
Tout comme Geraldine Weiss, Muriel Siebert fit son entrée dans le monde de la finance dans les années 60, tout d’abord en travaillant pour plusieurs maisons de courtage, puis en lançant sa propre entreprise en 1967 : Muriel Siebert & Co.,Inc. Celle-ci proposait des analyses financières et effectuait des recherches pour d’autres institutions. En parallèle, elle commença à faire des demandes pour obtenir un siège à la bourse de New York, jusque-là uniquement masculine. Parmi les 10 premiers investisseurs à qui elle demanda un parrainage, 9 d’entre eux refusèrent. Le bureau de la bourse de New York lui-même mis toutes les barrières possibles à l’entrée de Muriel Siebert. Une nouvelle condition fut mise en place spécialement pour elle, celle d’obtenir une promesse de prêt à hauteur de 300 000 $ auprès d’une banque, ces dernières lui refusant bien sûr une telle somme tant que Muriel Siebert ne siégeait pas à la bourse. Finalement, Muriel Siebert obtint son siège à la fin de l’année 1967 et devint la première femme à la bourse de New York. Par la suite, elle apporta son expertise en termes de finance au monde politique, tout d’abord en tant que surintendante du département bancaire de l'État de New York, au sein duquel elle contribua entre 1977 et 1982 à limiter les faillites dans un contexte économique difficile. Puis en candidatant pour un siège au Sénat américain.
La carrière d’économiste et d’analyste financière d’Abby Joseph Cohen l’a conduite du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis jusqu’à la position de partenaire chez Goldman Sachs. Elle est connue entre autres pour ses succès dans sa stratégie en bourse et sa très bonne vision du marché. Le plus important d’entre eux étant sans doute d’avoir réussi à prévoir le marché haussier des années 90 dès le début de la décennie. Cette prédiction fit d’elle une star de la finance et lui valut d’être nommée meilleure stratège des années 1998 et 1999 par le magazine Institutional Investor. Suite à son départ de Goldman Sachs en 2021, elle est devenue professeure au sein de l’Université de Columbia.
La carrière de Lubna Olayan dans la finance commença à New York au début des années 80, elle travaillait alors comme analyste. Très vite, elle rejoint la branche financière d’Olayan Group, l’entreprise familiale créée en 1947 pour le transport routier avant de devenir l'une des entreprises d'investissement les plus importantes d'Arabie saoudite. La société saoudienne acceptait alors très peu que des femmes travaillent dans des entreprises. Mais cela n’empêcha pas Lubna Olayan de monter dans la hiérarchie, jusqu’à devenir directrice générale de la Olayan Financing Company, l'entité holding du groupe en Arabie Saoudite et au Moyen-Orient. En 2019, elle quitte cette position pour devenir présidente de la Saudi British Bank (SABB), elle devient alors la première femme saoudienne à la tête d’une banque. Elle a depuis été confirmée à cette position à deux reprises et est considérée comme l’une des femmes les plus puissantes du monde par des publications telles que Time Magazine ou Forbes.
À plusieurs reprises dans sa carrière, Cathie Wood s’est distinguée par sa vision à part de la finance, débattant entre autres avec Henry Kaufman de sa vision sur les taux d’intérêts. Entre 1977 et 2014, elle occupe des postes d’économiste, d’analyste, de gestionnaire de portefeuille ou encore de directrice dans plusieurs entreprises telles que Capital Group, Jennison Associates ou AllianceBernstein. Elle propose à ces derniers un concept d’ETF gérés activement et basés sur les innovations de rupture, et c’est suite à leur refus qu’elle fonde ARK Invest. Le fonds se distingue en étant actif à la fois sur les marchés financiers et crypto, et en investissant dans des domaines à la pointe de l’innovation comme les voitures autonomes ou la génomique. Elle a fait partie du premier classement Forbes 50 Over 50 en 2021 qui distingue les hommes et femmes inspirants de plus de 50 ans et ses choix d’investissement dans les cryptomonnaies sont suivis par de nombreux spécialistes.
Malgré ces femmes influentes, qui ont toutes à leur façon contribué à ouvrir le monde de la finance aux femmes, le plafond de verre est encore présent et les femmes investissent en moyenne moins que les hommes. La pandémie a notamment eu une influence néfaste en faisant reculer à la fois l’emploi des femmes, et l’activité des créatrices d’entreprise et investisseuses. Cependant, un rapport de 2021 montre que les entreprises fondées par des femmes rebondissent plus vite que la moyenne, et tendent à avoir de meilleures performances que le reste du marché. Des publications comme la liste Midas du magazine Forbes, qui distingue chaque année des investisseuses en activité sont un bon moyen de trouver de nouvelles femmes inspirantes et de s’inspirer de leur stratégie en bourse.
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